Le député LR des Hauts-de-Seine et chef du service des urgences de l’hôpital Pompidou à
Paris.
Publié le 01/11/2024
Faire grève, « ce n’est pas la bonne solution », estime Philippe Juvin, député républicain des
Hauts-de-Seine et également chef du service des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris. Les
syndicats de la fonction publique hospitalière ont déposé lundi 4 novembre un préavis pour
une grève nationale reconductible du 4 novembre au 21 décembre pour dénoncer le projet de
loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
Pour les syndicats, l’augmentation prévue de 2,8% des dépenses de l’assurance maladie et de
3,1% des établissements publics de santé « sont loin de répondre aux besoins ». « Je pense qu’il
y a suffisamment de moyens pour la santé, en général, mais que l’argent ne va pas
suffisamment aux soins », analyse le député. « Il y a autant d’employés administratifs que de
médecins à l’hôpital public en France aujourd’hui », dénonce-t-il, tout en appelant à réduire les
« effectifs administratifs ».
« Les trois jours de carence sont indispensables »
Philippe Juvin appelle par ailleurs à faire plus de prévention et à réserver l’hôpital pour « les
diagnostics complexes et les complications aiguës des maladies », estimant que « le reste
devrait se faire en médecine de ville ».
Au-delà des moyens financiers, pour Philippe Juvin, « la première question à se poser, c’est la
question de la démographie ». « Il faut former beaucoup plus de médecins », « il faut
commencer », et recruter davantage de « médecins étrangers » pour pouvoir « agir rapidement »
sur cette question du personnel. « Sur les 20 000 médecins étrangers qui ont voulu venir sur le
territoire l’an passé, seulement 2 400 ont été acceptés. Ne prenez pas seulement 2 400
médecins étrangers mais prenez tous ceux qui ont le niveau ! », lance le député. Pour « doubler
le nombre de médecin », il faut selon lui « se donner les moyens de la formation ».
Philippe Juvin se dit également « très favorable » à l’augmentation des jours de carence pour les
fonctionnaires, prévue dans le PLFSS, qui va concerner la fonction publique hospitalière. « Les
trois jours de carence sont indispensables », estime le député pour qui « il n’y a pas de raison
qu’il y ait une différence entre le privé et le public ». Il « propose » même que les employés « du
privé comme du public » ne puissent « jamais être indemnisés le premier jour » de leur arrêt-
maladie.